Compte rendu du weekend au Caroux avec la section « jeunes et montagne ». 21-22/10/2023
Après de fortes inquiétudes concernant les conditions météorologiques, nous confirmons notre destination pour le massif du Caroux. Hormis la première nuit ventée, le temps nous sera clément tout le week-end. Jackpot ! Le samedi matin verra la mise en place d’un atelier d’escalade artificielle, sur un site école. L’objectif : apprendre à poser correctement des coinceurs. La progression se fait uniquement par la mise en place de points amovibles : friends ou câblés. Le principe étant de se hisser à l’aide d’échelles et de longes réglables d’un point à un autre. Pour (r)assurer nos « artifeurs » ceux-ci mousquetonnent les points fixes. La qualité de la pose des coinceurs est vite jugée lorsqu’il faut se hisser de tout son poids dessus ! Après cet atelier, certes fastidieux mais selon moi indispensable, nous partons pour une grande voie ! Première pour certains, révision pour d’autres. Direction l’arrête nord-est de la tête de braque. D’une difficulté accessible (AD 4b>4b), semi-équipée, elle permet une bonne mise en jambes dans l’escalade en terrain d’aventure. Six longueurs dont un beau mur fissuré, avec des points tous les 5/6 mètres. D’esprit joueur, j’enfile les chaussons pour une variante sur la dernière longueur, en 6a. Une courte section légèrement déversant sur bacs avec un départ sur rochers « chantants ». Finalement, tout le monde se retroussera les manches et fera le choix du court 6a à celui du 4b rando. Un passage express pour les deux leaders et des suées pour certains seconds. Bravo ! La descente se fera par deux rappels, également les premiers pour certains. La soirée se terminera avec un bon plat de pâtes et saucisses autour du barbecue.
Dimanche, direction le secteur de la tour carré d’aval, avec en ligne de mire « le grand dièdre », voie « semi-équipée » de trois longueurs, coté TD- 5c>5c, (L1 V+/L2 V/L3 IV+). Une première longueur dans un dièdre magnifique, dotée en son fond d’une fine fissure. Pas si facile cette longueur, surtout à froid. Un V+ d’époque, qui vaudrait son 6a ailleurs mais qui se protège très bien. Une escalade plus technique que physique heureusement. La tension monte dans le groupe en me voyant réfléchir sur l’escalade (et surtout sur la gestion de la sécurité des suivants). Ça ne randonne plus comme la veille ! Je donne comme consigne à mes seconds de laisser, par sécurité, 3 points définis dans cette section grimpante, puis donne aux suivants les emplacements et tailles des coinceurs à utiliser. Au tour d’Amalia de grimper en tête à présent, sous les yeux inquiets de son père. Il est vrai que cette première longueur est plus difficile qu’anticipé, et Amalia doit en plus de l’escalade, s’employer à trouver les bonnes tailles de coinceurs. Une fois le dièdre fini, le « travail mental » ne s’arrête pas pour autant. Une petite traversée, facile mais impressionnante, permet d’accéder au relais construit sur un énorme becquet. Il est dur de faire confiance aux protections mises en place, quand l’on n’a pas l’habitude. Un beau combat donc pour Amalia qui aura su faire preuve de sang-froid.
La seconde longueur commence par une dernière section grimpante, une fissure sur 4 mètres au-dessus du relais. De là un terrain moins vertical se profil avec un relais sur arbre. Avant d’attaquer la dernière longueur, nous nous arrêtons sur une belle terrasse pour la pause repas. Pose qui permet d’admirer la suite en 4b. Un magnifique gendarme de 10 mètres où nous pourrons poser nos plus gros coinceurs (n°4). Mention spéciale à Julien qui, étant dernier des trois cordées, aura fait chauffer le décoinceur toute la journée, sur des points où certains ont bien tractés dessus. Une fois la grimpe terminée, vient le temps de la descente. Le retour, après un rappel de 40m, sera comme souvent au Caroux, dans la « bartas ». C’est-à-dire, dans une végétation méditerranéenne dense et peu agréable qui ne cherche qu’à s’agripper au moindre bout de tissu. Une fois arrivé sur la route des gorges qui mène au camping, nous partageons nos ressentis et nos émotions sur la journée. Trois longueurs mais que d’aventure !
Après notre arrivée au camping, nous effectuons un remballage express des tentes et matériels. Ainsi pour finir nous reprenons la route et laissons derrière nous le beau paysage des gorges d’Éric.