Jour 1

Le rendez-vous est fixé à 8h30 au col de Puymorens. Montée avec chaines ou pneus neiges obligatoires en ce jour. La neige tombée dans la nuit alliée avec le vent, a rendu la montée au col compliquée. L’objectif du jour est les crêtes de Lloses, 700 D+ avec plusieurs possibilités de retour et de montées/descentes. Sur le parking : vent fort ; température ressentie : proche des -20°c. La météo d’il y-a deux jours ne prévoyait pas autant de vent… Tant pis, on y est, on y va ! Après distribution des DVA et enfilage des chaussures dans les voitures, on s’active pour sortir du col. Skis aux pieds, le check DVA, sous les rafales, est expédié dans les plus brefs délais. On s’active pour rejoindre la forêt à l’abri du vent. Les accumulations et le calme entre les arbres, nous laissent miroiter une possible « bonne » descente depuis le sommet. Les espoirs sont vite calmés, au sortir de la végétation, la zone est évidemment pelée par le vent. Celui-ci commence à mettre à rude épreuve les organismes, le groupe commence à fortement s’étirer. Point de décision et trois par trois. 1) Le terrain : Nous sommes toujours dans des pentes sous les 30°, le risque n’est pas l’avalanche mais la neige dure et le verglas formé par le vent. 2) La météo : exécrable, le vent nous fait vaciller. 3) Le facteur humain : certains sont déjà bien épuisés.
Le calcul est vite fait, le renoncement s’impose ! L’option est prise de monter 60m au-dessus pour rejoindre une combe plein Ouest ! Pour assurer la progression restante, l’ordre est donné de mettre les couteaux. Le manque d’expérience est cruel dans ses conditions. Il se fait sentir dans la préparation du sac. Certains ont les couteaux enfouis au fond de celui- ci et ont du mal à les attraper. La tentation d’enlever les gants et le gain de dextérité associé, est trop forte pour certains. Un onglet est vite attrapé dans ces conditions. Arrivés tant bien que mal au col, nous enlevons à la hâte les couteaux, pour commencer la descente avec les peaux sur les premiers mètres. Les touffes d’herbes exposées par le vent. Quelques mètres plus bas, le vent légèrement plus faible ainsi que les quantités de neige plus acceptable, nous dépeautons pour skier. La descente n’est pas très aisée, les virages sont imposés par la végétation. L’initiation se veut rapide ! Nous faisons une longue descente en traversée. Quelques accumulations dans les sapins nous permettent d’enchainer quelques petits virages. Nous arrivons au parking. Au final nous n’avons pas trainé, il n’est même pas 13 h. Ce que nous allons découvrir, c’est que la mécanique a également été mise à rude épreuve ! Une voiture ne veut pas démarrer. Nous essayons de la pousser sur le parking, rien à faire. Un espagnol nous prête des pinces, du moins, nous le pensions. La taille de la housse est déjà suspecte. Ce n’est pas une paire de câbles/pinces qui en sort mais un « kit » de démarrage avec un tout petit accumulateur. Nous nous regardons tous, circonspects devant le jouet et nous le regardons faire. Rétrospectivement, le moment est tellement comique. Je me dis à ce moment-là : « Le « chorizo » ne sait pas ce qu’il fait ! En plus maintenant il commence à sortir la notice ! P*tain ! On ne va pas rester là deux heures à se cailler ?! » Nous revenons à la première méthode. On lance la voiture dans la descente du col, coté Pyrénées Orientales. A son bord, J’ai cru arriver jusqu’à Bourg Madame. Après une dizaine d’essais infructueux dans la pente, la machine reprend vie, ouf !! La suite de la journée est heureusement moins mouvementée. Après un apéro dinatoire, est venu le temps du PowerPoint. Je présente au groupe le module de sensibilisation aux risques d’avalanche du passeport jaune. La suite c’est repas et dodo bien mérité.

Jour 2

Après la journée tempétueuse de la veille, celle-ci ne pouvait être que mieux. Le beau temps annoncé est au rendez-vous. Direction le Tarbesou, 650m D+ de prévu. Pour autant, le chat noir n’étant pas identifié, sa malédiction frappe à nouveau. Bien évidement la fameuse voiture refait des siennes et rechigne à démarrer. Puis en route, nous nous rendons compte qu’une paire de chaussure de ski a été oubliée dans le gite. [Pour des soucis de confidentialité, le nom de la personne fautive sera modifié dans le récit qui suit]. Après un aller/retour express pour récupérer les chaussures de Laurent P. (Possédant le totem d’immunité du talkie-walkie, le désignant de fait, co-encadrant). Nous entamons la montée vers la station d’Ascou-Pailhere. Puis, c’est à moi de faire un aller/retour. Cette fois-ci, c’est pour récupérer les chaines de la voiture, emprises d’une liberté soudaine. Le parking de départ enfin atteint, le reste de la journée sera plus paisible. Le panorama des sommets environnants s’avèrera superbe, avec une mer de nuage en prime. Nous réussirons même à trouver de la neige légère en descente sous le sommet du Tarbesou ainsi qu’entre les pistes de la station.

Un grand merci à tous les participants du week-end pour leur bonne humeur, leur ténacité face aux conditions météorologiques du samedi, ainsi qu’à la bonne ambiance qu’ils ont su insuffler. Merci à Jérôme pour les breuvages maison. Un dernier merci à Pierre-Richard pour avoir bien voulu co-encadrer.

JR

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